La tournée économique du président Macky Sall a pris une allure musclée. A l’étape de Fatick, le chef de l’Etat s’est violemment pris au collectif des cadres casamançais qui lui avait adressé une lettre, jeudi dernier, pour lui demander « la libération immédiate d’Ousmane Sonko et des autres détenus ».

Le ton monte gravement dans l’espace politique sénégalais. Les mots qui sortent ont une tonalité acide. Et pour l’heure, c’est le leader de Benno Bokk Yaakar, Macky Sall

qui porte le glaive. Lors du conseil présidentiel de développement pour la région de Fatick, le président Sall n’a pas été tendre vis-à-vis du collectif des cadres casamançais. « J’ai vu des escrocs, des soi-disant cadres casamançais, qui écrivent au président. Moi, je ne vous réponds pas, je ne réponds pas à ces gens-là », a-t-il violemment déclaré. Il répondait ainsi à la lettre que le Collectif des cadres casamançais lui adressée le jeudi dernier et signée par Pierre Goudiaby Atépa. « D’abord, il n’y a aucun cadre réel, c’est un seul individu qui s’est permis d’écrire. Je ne reconnais pas ces soi-disant cadres », a-t-il ajouté

remettant en cause la qualité de « cadres » du collectif et accusant une initiative isolée d’une seule personne. Le Collectif des cadres casamançais n’a encore réagi à la lourde charge du chef de l’Etat. Mais, sur les réseaux sociaux, les propos du président Sall ont suscité une vive indignation. Si quelques-uns affichent leur fierté d’être casamançais, d’être s’attaquent ouvertement au chef de l’Etat.

Le Collectif des cadres casamançais avait publié le jeudi dernier un communiqué pour demander « la libération immédiate d’Ousmane Sonko et des autres détenus ». La lettre signée par Pierre Goudiaby Atépa, président du Collectif, appelait également à un jeu démocratique inclusif en vue des élections présidentielles du 25 février 2024. Elle soulignait l’importance de la participation d’Ousmane Sonko, actuellement en détention, et exprimait une préoccupation vive concernant son état de santé. « Ousmane Sonko est certes un adversaire, mais il reste et demeure votre frère et non votre ennemi », a écrit le Collectif.

Macky Sall s’est également montré virulent vis-à-vis de ses ministres qu’il

trouve timorés face aux critiques. « Il y a les routes, le TER, les universités, les infrastructures sur lesquels vous devez communiquez », lance le chef de l’Etat à ses ministres qui déplore le terrain laissé aux « ignorants qui écument les télés et les radios au point de nous assiéger ». « Faire des routes et plus difficile que communiquer. Il

faut rester accessible et ouvert au public », tonne Macky Sall. Cette étape de Fatick a été, comme on le voit, assez musclée. Le chef de l’Etat, revigoré par les bains de foule, est monté sur ses grands chevaux pour signifier à ses contempteurs qu’il a certes renoncé à la candidature à la présidentielle, mais il tiendra ferme le pays

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